On aurait pu s’attendre, après le néant des propositions faites lors de la primaire de la droite et du centre, que la gauche aurait compris, que le logement est l’un des sujets qui préoccupent le plus les Français.
Si leurs programmes comprennent peu de propositions, les candidats convergent sur plusieurs points. En premier lieu, l’encadrement des loyers, sur lequel aucun n’envisage de revenir. C’est pourtant oublier une loi fondamentale de l’économie de marché : les prix se fixent par l’équilibre entre l’offre et la demande. L’encadrement n’a rien du remède miracle face à la hausse des loyers. Sa mise en place généralisée pourrait entraîner un retrait massif de logements, les propriétaires bailleurs privés préférant vendre leur bien plutôt que perdre toute rentabilité, provoquant un déficit d’offre locative face à une demande toujours accrue. Pour faire baisser les loyers, une seule solution existe : produire plus de logements là où les besoins s’expriment et vont s’exprimer.
L’ensemble des candidats souhaite également réaliser une révision fiscale, avec notamment, pour point d’orgue de revenir sur les bases de valeur cadastrale utilisées pour le calcul de la taxe foncière et de la taxe d’habitation. On ne peut que se réjouir que des politiques annoncent enfin clairement leur volonté de remettre à plat un calcul, dont les données datent des 1960. Espérons seulement que si l’un d’entre eux accédait à la fonction suprême, il n’abandonnerait pas, comme d’autres avant lui, cette volonté de réforme.
Dans cette continuité, les candidats sont également d’accord sur l’importance d’aider les communes, qui construisent. On sait que l’arrivée de nouveaux habitants exige une multiplication des services et des infrastructures, créant des charges supplémentaires. Ces charges vont peser sur la population actuelle, rendant les maires réticents à taxer ceux qui constituent leur corps électoral. Aider les communes actives en matière de construction par des dotations spéciales aux équipements leur permettra de ne pas ressentir les nouveaux logements comme générateur d’investissements insupportables, et donc d’augmentations d’impôts locaux.
Enfin, grand oublié de nombreux candidats à cette primaire, l’aménagement du territoire n’est que peu abordé. Il s’agit ni plus ni moins que d’offrir à l’ensemble des citoyens les mêmes conditions de vie. Par exemple, la mission de déploiement du très haut débit, assignée aux opérateurs et notamment à l’opérateur historique, n’est pas remplie au rythme qu’il faudrait. La connectivité 3G au minimum doit être assurée à tous les habitants. Il s’agit pourtant de la solution pour pallier les temps de transport excessifs, à la porosité entre travail et vie personnelle, de plus en plus fréquente avec le développement de l’entrepreneuriat individuel. Seule, la réduction de ces inégalités techniques permettra de revitaliser les zones rurales dépeuplées.
Il est à espérer qu’une fois désigné, le candidat choisi par les électeurs de la gauche saura prendre la mesure des besoins et attentes de nos concitoyens en matière de logement.