La loi ALUR, dont on ne finit pas de découvrir ce qu’elle comporte d’utile, au-delà des dispositions les plus politiques – qui ont monopolisé l’attention -, a rendu obligatoire la formation continue pour tous les professionnels de la transaction et de la gestion, quel que soit leur statut, dirigeant, collaborateur salarié ou non salarié. En l’occurrence, les conseillers en transaction comme les gestionnaires ne pourront plus continuer leur activité s’ils n’attestent pas avoir suivi les heures de formation nécessaires, soit 42 heures au cours de la période de validité triennale de la carte professionnelle valant autorisation d’exercer. Le décret d’application précise que les enseignements doivent viser les matières économiques, techniques et commerciales, mais aussi la déontologie, désormais règlementairement codifiée.
La communauté professionnelle a accueilli avec satisfaction cette obligation, ce qui n’a pas été le cas de toutes les dispositions de la loi du 24 mars 2014… Elle y a vu un moyen efficace de qualifier les pratiques au profit des clients et de renouveler l’image des agents immobiliers et des administrateurs de biens. C’est maintenant qu’elle va devoir mettre en œuvre cette obligation, le législateur ayant consenti une mise en vigueur progressive : à partir de 2017, les Chambres de Commerce et d’Industrie, responsables de la délivrance des cartes, vérifieront que les demandeurs ont suivi la formation continue, en l’occurrence deux journées, puis quatre pour les demandeurs en 2018, puis effectivement 6 jours, soit 42 heures à partir de 2019. Les professionnels réalisent les problèmes pratiques que posent cette nouvelle obligation.
A cet égard, les réseaux d’agents commerciaux indépendants, et ceux qui se sont structurés les premiers, tel OptimHome, ont pris une longueur d’avance : lorsque vous avez pour mission de fédérer des négociateurs indépendants partout sur le territoire, avec le souci de la qualité et de la normalisation des pratiques, vous devez trouver les bonnes modalités de formation. Et pour OptimHome, comme quelques autres de nos confrères, le recours au numérique et à l’enseignement à distance s’est imposé, à côté des séances de regroupement présentielles classiques, autour d’un formateur. Cette association des deux est nommée « blended » par les spécialistes de pédagogie et il est reconnu que ce mix est idéal, dans des proportions d’un tiers pour les formations mettant face à face enseignant et enseignés. Bref, il est clair que la formation digitale a de l’avenir, et que nous avons été les pionniers en favorisant notamment la formation sur ordinateur ou sur tablette. Nos pratiques vont légitimement inspirer les professionnels.
En termes financier, même si l’investissement pour fabriquer un cours digital à destination d’un public professionnel – un SPOC (specific online course) – est élevé, les prix des formations numériques restent moindres que ceux des formations présentielles. Cependant, il faut avoir la lucidité d’anticiper une prise en charge réduite des formations par les OPCA (les collecteurs de fonds formation) en effet l’obligation règlementaire va créer des besoins que la collecte ne pourra pas couvrir: dans ce contexte financier évolutif, la maîtrise des coûts est essentielle.
L’enseignement dématérialisé a une autre vertu : la flexibilité. Le format convenu de 7 heures de formation ne convient pas à tous. Si certains peuvent se concentrer sur une si longue durée, la plupart des adultes en sont incapables ! Si certains sont en mesure de dégager une journée complète dans leur organisation personnelle, beaucoup ne le peuvent pas. L’enseignement dématérialisé autorise de fragmenter le suivi. Il ouvre aussi la possibilité d’interaction libre avec le formateur et avec les autres apprenants, confrères et consœurs, de la façon la plus souple. Enfin, la flexibilité s’entend d’une autre manière : les outils du nomadisme que sont les téléphones, les tablettes et les phablets permettent une consultation permanente.
Enfin, les formations à distance comportent évidemment une phase d’évaluation, qui peut être autocorrective. Les conditions de réalisation sont idéales, plaçant l’apprenant dans un climat détendu, sans le sentiment du jugement des tiers, du formateur ou des pairs. Là encore, le numérique est porteur de qualités que l’enseignement traditionnel n’a pas et qui en fait une modalité adaptée à la formation continue.
Il est clair que l’obligation réglementaire ne saurait récapituler l’effort de formation des négociateurs immobiliers à l’avenir. Elle a plutôt vocation à donner envie de se former toujours plus à celles et ceux qui n’en avaient ni le réflexe ni l’habitude. Elle doit amorcer un mouvement. Le numérique est sans conteste la clé pour une montée en compétence indolore et efficace des négociateurs immobiliers.