Le Crédit Foncier a fait une analyse de l’évolution du marché immobilier résidentiel dans le cadre des élections présidentielles. Pour la période de 1971 à 2013, il s’agit de sept élections (1974, 1981, 1988, 1995, 2002, 2007 et 2012), trois périodes d’un an et trois constats :
L’année précédent l’élection est toujours une bonne année pour les ventes
Les mesures du Crédit Foncier font état d’une progression moyenne de + 4,6 %. Les chiffres actuels du nombre de transactions et des volumes de crédits confirment ce constat, avec une prévision de 840 000 transactions pour 2016 contre 800 000 en 2015.
L’année de l’élection les ventes régressent
Mise à part 2002 (duel Jacques Chirac vs Jean-Marie Le Pen) au cours de laquelle le nombre de transactions a progressé de 3,4 %, pour toutes les autres élections, les ventes ont régressé en moyenne de 3,8 % l’année du scrutin. Avec un record enregistré l’année de l’élection de François Hollande en 2012 (- 11,6 %).
Les transaction reprennent l’année suivante
Une reprise de 2,3 % des transactions immobilières est observée l’année suivante. Sur la base de ces mesures, les transactions devraient passer de 840 000 estimées en 2016 à 808 000 en 2017. Ce serait sans doute le cas si les conditions économiques étaient toujours les mêmes. Mais, j’estime, hormis un choc monétaire incontrôlé, que le contexte déplorable que nous vivons aujourd’hui va s’améliorer.
« Je suis convaincu que l’actuelle embellie immobilière
est durable en dépit des aléas politiques de l’élection de 2017 »,
Pascal Beuvelet, président du réseau de courtiers In&Fi Crédits
Ce quinquennat a été placé sur une régulation et une fiscalité exacerbées :
• la loi Alur, une complexité dont tous les décrets ne sont pas publiés ;
• le blocage des loyers ;
• l’augmentation des droits de mutation ;
• la vertigineuse hausse des taxes foncières, etc.
Certains proposent même de surtaxer les propriétaires qui n’ont ni loyer ni crédit à rembourser. Résultat, les Français s’appauvrissent. Ce constat est largement confirmé par la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, qui indique que 65 % des Français sont éligibles au logement social. Ce qui veut paraître comme un progrès social et qui n’est qu’un extraordinaire constat d’échec.
Des indicateurs au vert pour 2017
Il est toujours possible de faire pire mais je n’y crois pas. Je suis convaincu que l’embellie immobilière que nous connaissons depuis 2015 est durable en dépit des aléas politiques de l’élection de 2017.
L’inflation est en hausse timide mais réelle. Mesurée en moyenne européenne à 0,4 % vs 0,2 % prévue, elle est attendue à 1,2 % en 2017 et 1,6 % en 2018. Selon la Bundesbank, à fin 2016, l’inflation allemande pourrait être supérieure à 1 % pour la première fois depuis plus de deux ans et demi. Les taux de crédit suivent l’évolution de l’inflation avec quelques mois de retard. Ce qui veut dire qu’il pourrait y avoir, courant 2017, une première hausse de 0,1 à 0,2 % sur les durées de 15 à 20 ans. Sur le plan pratique, une hausse de 0,1 % sur 100 000 euros à 15 ans se traduit par une augmentation de la mensualité de 4,60 euros et un renchérissement du coût global du crédit de 828 euros !
Sur le plan politique, je constate que les programmes immobiliers des candidats de la droite et du centre proposent quasiment tous l’abrogation de la loi Alur sur le logement, la suppression de l’encadrement des loyers ainsi qu’une baisse des droits de mutation à titre onéreux.
Ces éventualités (soyons prudents) sont de nature à redonner plus de confiance aux candidats à l’acquisition, tant pour la résidence principale que pour l’investissement locatif. Pour ces raisons, je pense que le nombre de transactions dans l’ancien ne devrait pas baisser en 2017. L’accès aux meilleurs taux de crédit restera encore le principal atout pour une acquisition immobilière fructueuse pour tous.