« Formation continue des professionnels de l’immobilier, un dispositif équilibré ! », Jacques Daboudet, Directeur Général, Digit RE Group

Jacques Daboudet, président de CAPIFRANCE et directeur général de Digit RE Group, le pôle immobilier du Groupe Artémis (CapiFrance et OptimHome, Immobilier Neuf, Drimki, Refleximmo et FICE dédiée à la formation) revient sur les nouvelles obligations de formation continue des professionnels de la transaction et de la gestion.

On attendait impatiemment le décret d’application de la loi ALUR relatif à la formation continue obligatoire des professionnels de l’immobilier,  agents immobiliers et des administrateurs de biens. Il a été publié il y a peu, daté du 18 février dernier, et le dispositif qu’il instaure est parfaitement adapté aux besoins de la profession. Il est de nature à améliorer le niveau général de la profession et de donner d’elle une image plus rassurante auprès du public. De quoi s’agit-il ?

Désormais, chaque professionnel de la transaction et de la gestion immobilières, quel que soit son statut, salarié ou agent commercial, sera tenu pour renouveler sa carte professionnelle d’attester qu’il a suivi une formation d’au moins deux jours par an dans les disciplines fondamentales, c’est-à-dire juridique, économique, technique et commerciale. Le texte insiste également sur la nécessité d’un enseignement spécifique sur la déontologie, qui a fait l’objet d’une codification règlementaire en août 2015. Il a aussi été estimé que la participation à un colloque ou à une manifestation professionnelle pouvait valoir 2 heures de formation par an et que l’enseignement en @learning pouvait être pris en compte pour 3 heures.

Deux déceptions se sont exprimées au sein de la communauté professionnelle. La première était relative à l’absence de critères de sélection des organismes de formation, la seconde porte sur l’absence de programme précis, le décret se limitant à énumérer les disciplines fondamentales autour desquelles la formation doit s’articuler. J’ajouterai une 3 ème déception plus personnelle, sur le nombre de jours de formation obligatoire par an qui limité à 2 jours restent insuffisants selon moi ! 5 à 8 jours eut été très certainement plus adapté à la réalité des besoins, mais là se pose le lourd sujet du financement de ces formations.

Mais au fond, ces défauts n’en sont pas : nous avons tendance à attendre trop de la règlementation, alors que notre liberté de choix peut plus librement s’exercer si les textes se contentent de définir les grandes orientations et nous laissent faire le reste du chemin.

Il appartient à chaque chef d’entreprise soit de recourir à un organisme de formation dont le sérieux est attesté, par l’expérience et la réputation notamment, soit de bâtir un dispositif interne à la hauteur des enjeux. Au sein de notre groupe Digit RE Group, regroupant les réseaux Capifrance, Optimhome, Refleximmo, Immobilier Neuf, et Drimki.com, nous n’avons pas attendu l’obligation faite par le législateur pour mettre en place des moyens internes de formation. C’est même la marque de fabrique de nos réseaux, imprimée dès sa fondation et renforcée sans discontinuer depuis. D’une manière générale, et par construction, les réseaux d’agents mandataires indépendants ne pouvaient pas ne pas placer la formation au cœur de leur organisation : notre raison d’être consiste à professionnaliser, à faire entrer dans une culture commune et dans des codes communs des femmes et des hommes de tous horizons, en quête de réussite commerciale et d’épanouissement.

Ainsi, nous n’avons pas non plus besoin, au-delà de la définition des matières fondamentales apportée par le récent décret, que le programme soit précisé : nous connaissons les fondamentaux de notre métier, à enseigner inlassablement à nos conseillers, et nous sommes attentifs aux évolutions législatives et règlementaires que les agents mandataires de notre réseau doivent également maîtriser.

En somme, voilà la profession engagée dans un mouvement vertueux de valorisation des compétences. Le bénéfice à en attendre est considérable : bien sûr d’abord la garantie de la qualité du service aux clients, mais aussi la restauration de l’image des agents immobiliers, qu’ils soient d’ailleurs mandataires indépendants en réseau ou négociateurs en agences. Tous portent la responsabilité de ce que pense l’opinion des professionnels de la transaction, et il importe que l’opinion sache qu’elle a face à elle un corps professionnel plus que jamais à la hauteur des enjeux. Or, cela passe en partie par une formation complète et continue.

jda: