En octobre 2014, à contre-courant des opinions, j’estimais, dans ces colonnes, que 2015 serait une bonne année pour l’immobilier ancien. J’envisageais 70 000 ventes supplémentaires par rap- port à 2014. Ce chiffre sera largement dépassé. Aujourd’hui, je confirme que nous aurons une très bonne fin d’année et j’anticipe que 2016 sera une année record pour les ventes en immobilier ancien.
Voilà les raisons de mon optimisme :
Sur le fond, et il est bon de toujours le rappeler, en France, l’immobilier reste l’investissement privilégié.
Les Français détiennent un patrimoine supérieur à 10 000 milliards d’euros dont 7 000 mil- liards investis dans la pierre (Insee). Ce- pendant, seuls 59,8 % d’entre nous sont propriétaires alors que dans l’Union européenne, la moyenne s’élève à 70,9 %. Ce qui nous place au 22e rang sur 28 ! Soit un potentiel de progression énorme qui devrait interpeller nos politiques.
Une raisonnable régulation des prix s’opère partout en France.
Dans ce contexte, les attentistes d’opportunités ont compris qu’il n’y a pas de « bulle immobilière », qu’elle ne crèvera donc pas et qu’il n’y aura pas de « grand soir de l’immobilier » avec une chute brutale des prix et la possibilité de faire son marché à vil prix. Une partie de ces attentistes reviennent sur le marché́.
L’analyse des chiffres du courtier In&Fi Crédits va dans le même sens.
D’une part, les primo-accédants refont leur apparition, particulièrement en province, et ce, en partie grâce au PTZ. D’autre part, les demandes de prêts relais sont en légère augmentation.
Il faut en tirer deux enseignements :
– Une meilleure confiance dans le marché de la vente.
– La perception que l’offre de biens de qualité reste réduite et que, comme toujours, les bons produits aux bons prix ne restent pas longtemps sur le marché.
Sur le plan des financements, compte tenu de la situation économique actuelle, je confirme que les taux resteront durablement bas, y compris en 2016.
En effet, l’inflation en Europe est quasi nulle (+ 0,23 % en juillet) et la croissance reste atone à 2 % (espérée à un peu plus de 1 % en France). Dans ces conditions, la BCE (Banque centrale européenne) va poursuivre en 2016 sa distribution de liquidités au secteur bancaire au taux exceptionnel de 0,05 %.
De toute façon, compte tenu de la pression maintenue par la concurrence interbancaire, les hausses de taux resteront très modérées et maîtrisées. Je rappelle qu’une hausse de 0,1 % sur un prêt de 100 000 euros sur 15 ans représente un accroissement de moins de 5 euros sur la mensualité et un renchérissement du coût global inférieur à 900 euros. Pas de quoi s’affoler !
Enfin, n’oublions pas que 2016 est une année préélectorale. Le poids réglementaire, non digéré, de la loi Alur et le désastre économique dans l’immobilier neuf et le bâtiment sont de nature à conduire nos politiques à plus de retenue dans leur soif législative. Dans ce contexte, je pense que, momentanément, les discours seront positifs vis-à-vis de nos métiers et sans aucun doute la promesse de lendemains qui chantent.