Le SYREMI fédère les plus importants réseaux de mandataires en immobilier et compte environ 8 000 mandataires indépendants. Il a pour objectif d’accompagner les réseaux dans leur politique de professionnalisation et de développement économique. Depuis sa création en 2012, il réclame auprès des pouvoirs publics et dans le cadre de la loi ALUR, une vraie formation, reconnue et assortie d’une certification validant les compétences des négociateurs qui entrent dans cette profession. Rencontre avec son président Jean Lavaupot également président du réseau de mandataires msgAgences.
Quels sont les atouts des réseaux de mandataires ?
Jean Lavaupot : Ce modèle repose sur le travail en « home office » et de proximité ; l’agence physique n’est plus incontournable. L’essor d’Internet dans les années 2000 a permis l’émergence d’un nouveau type d’acteurs de la transaction immobilière. J’ai moi-même créé mon propre réseau : megAgence. Ainsi après 31 ans dans ce métier dont la direction générale d’ERA France, de 1999 à fin 2009, j’ai perçu l’alternative au modèle traditionnel comme un bon moyen de restaurer du pouvoir d’achat au client par des honoraires mieux adaptés et une rémunération supérieure au bénéfice du négociateur.
Comment fonctionne votre modèle concrètement ?
Jean Lavaupot : Notre modèle permet aux négociateurs de travailler depuis leur domicile et sans hiérarchie ce qui donne des perspectives d’emplois à de nombreuses personnes sur tout le territoire. Ces femmes et ces hommes apportent une réelle valeur ajoutée par la connaissance du territoire sur lequel ils sont bien implantés. Le volume d’annonces à diffuser sur les meilleurs portails immobiliers nous permet de diminuer les coûts de diffusion grâce à la mutualisation de centaines voire de milliers d’annonces. Par ailleurs le dernier sondage BVA affiche un véritable plébiscite pour notre modèle : 97% des clients de réseaux de mandataires sont satisfaits et recommanderaient à un ami qui veut vendre ou acheter.
Comment se porte megAgence ?
Jean Lavaupot : Ouvert à l’été 2011, megAgence est encore, avec 250 mandataires, un petit dans la cour des grands que sont I@D (2 000 mandataires), Capi France (1 230), OptimHome (840), Safti (750) et biens d’autres encore comme La Fourmi, Imoconseil … En ce qui concerne megAgence, notre progression de chiffre d’affaires progresse de 50 à 60% par an. J’espère passer la barre des 300 mandataires cette année. Ainsi après avoir absorbé un petit réseau de mandataires Acovim, nous venons d’acquérir le réseau Trouvé immobilier, il y a un mois afin de mailler notre implantation.
Mandataire, un métier qui correspond à tous les profils ?
Jean Lavaupot : Pour devenir mandataire, il faut pouvoir être autonome. Cela nécessite de la rigueur. Cette façon de travailler correspond plutôt à de jeunes séniors qui, lassés de la hiérarchie, ressentent le besoin de travailler différemment.
On vous a parfois reproché, à vous, les réseaux de mandataires, de recruter n’importe qui…
Jean Lavaupot : Comme tout modèle novateur, nous avons fait l’objet d’attaques de la profession en place (que je connais bien puisque j’en suis issue). C’est pour cette raison que nous nous sommes constitués en syndicat. Tous les réseaux membres du SYREMI sont engagés dans un processus de formation / certification de leurs négociateurs. Ce qui veut dire que ces derniers suivent un parcours de formation initiale et continue gratuite. C’est dans la charte du SYREMI. Pour nous, la formation des négociateurs permet, non seulement de donner du crédit à la profession, mais aussi de sécuriser les transactions. La formation a toujours été une priorité pour nous. Lors des auditions pour le projet de loi ALUR, nous avions expliqué à Cécile Duflot qu’il fallait dans notre pays une formation obligatoire et reconnue pour tous les acteurs immobiliers comme c’est le cas dans d’autres pays.
La loi Alur ne va pas assez loin selon vous ?
Jean Lavaupot : La formation des agents immobiliers et négociateurs est prévue dans la loi Alur. Nous attendons le décret d’application puisque nous, réseaux de mandataires, sommes équipés en interne pour répondre à ces exigences. De plus au SYREMI, nous souhaiterions aller plus loin. Le SYREMI est favorable à l’élaboration d’un fichier central national des négociateurs certifiés sur le net, permettant l’identification de tous les négociateurs et assurant par là-même la sécurité du consommateur.
Propos recueillis par Olivia Delage ©byBazikPress